Les résidents allaient et venaient
dans le vestibule. À chaque fois que la porte d’entrée s’ouvrait, un courant
d’air imperceptible soufflait dans le salon. Nous étions plusieurs au salon.
Bien moins courageux que les autres, nous rechignions à nous occuper de nos
obligations. Chacun avait un écran devant son visage. Certains étaient allongés
sur les canapés, d’autres assis à plusieurs sur un fauteuil ou parterre sur la
moquette, près de la cheminée… Nous conversion par intermittences. Quelqu’un se
souvenait à voix haute d’un évènement de la soirée de la veille et quelqu’un
d’autre ajoutait un détail qui faisait rire l’assemblée et une autre personne
ajoutait autre chose et tout le monde riait puis petit à petit le calme
reprenait et nous replongions silencieusement dans nos écrans et lorsque le
silence régnait, un nouveau détail émergeait. C’est au moment où je me passais
la main sur les mâchoires, reprenant mon souffle que je remarquais que la
compagnie avait commencé à perdre ses compagnons. Un à un, ils avaient filé par
la porte du salon vers le vestibule retournant à leurs occupations.
*