Typo piétait, grognait, grattait le sol, aboyait dans sa
barbe puis il se calma fit trois tours sur lui-même et s’allongea, gardant le
chat dans son champ de vision. Une pierre lui fit mal aux côtes. Il se releva
instantanément et renifla les herbes. Une odeur, longtemps perdue, l’interpella.
Elle émanait du sol comme le souvenir d’un être cher disparu. La pierre n’était
pas une pierre. C’était une vieille balle de tennis. La même balle de tennis que
son maître de jadis lui faisait aller chercher. Il y avait bien longtemps,
maintenant, qu’il n’avait plus joué à ce jeu. C’était son préféré étant chiot.
Aujourd’hui, à son grand âge il ne pouvait plus vraiment s’y adonner. D’abord,
parce que son maître, qui avait atteint l’âge adulte, avait quitté la niche. Ensuite, parce qu'il fallait être un
chiot dans la fleur de l’âge pour jouer à ce jeu. Le maître aimait particulièrement voir Typo
s’élancer le plus haut possible et se contorsioner dans tous les sens pour attraper la balle. Ainsi, quand la
balle était lancée Typo ne prenait que quelques pas d’élan avant de se
regrouper sur ses pattes arrière et de sauter alors que la balle était encore
haute en l’air, et lui de se contorsionner pour essayer de gagner
quelques millimètre, galvanisé par l’enthousiasme de son maître. Quand il
échouait, le maître lançait un rire chaleureux et disait « c’est pas grave
mon beau, on recommence » et parfois il réussissait et l’exclamation de
joie du maître remplissait Typo de bonheur. Mais aujourd’hui cela faisait bien
longtemps, qu’il n’avait pas essayer d'attraper la balle.
Lors des rares fois où il revenait il se contentait de quelques caresses sur le museau, peut-être un câlin devant la télé et c’était tout. Le reste du temps son maître le passait à aboyer avec ses parents. Typo était certes le seul chien du quartier à pouvoir se balader librement, le seul à avoir un si grand jardin pour lui, mais ces plaisirs n’étaient partagés avec personne et n’avait pas la saveur du sourire de son maître. Le chat miaula pour attirer son attention. Typo ne se retourna pas. Il miaula de plus belle et n’ayant pas l’habitude d’être ignoré, descendit de son mur. Typo ne tourna même pas la tête, il était fatigué et il était tard, alors il prit le chemin de la maison.
Lors des rares fois où il revenait il se contentait de quelques caresses sur le museau, peut-être un câlin devant la télé et c’était tout. Le reste du temps son maître le passait à aboyer avec ses parents. Typo était certes le seul chien du quartier à pouvoir se balader librement, le seul à avoir un si grand jardin pour lui, mais ces plaisirs n’étaient partagés avec personne et n’avait pas la saveur du sourire de son maître. Le chat miaula pour attirer son attention. Typo ne se retourna pas. Il miaula de plus belle et n’ayant pas l’habitude d’être ignoré, descendit de son mur. Typo ne tourna même pas la tête, il était fatigué et il était tard, alors il prit le chemin de la maison.
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