Sa truffe le faisait souffrir. Collée au sol, asséchée,
craquelée, coupée par l’herbe, pleine de terre et de cailloux, Typo n’avait
d’autre choix que d’accepter la douleur. Le sort de son territoire en
dépendait. À l’autre bout du jardin, il perdit la piste du chat. C’est à ce
moment seulement qu’il put relever la tête et profiter d’un instant de répit.
Malheureusement pour les lui les chats étaient des adversaires sournois.
« Miiiiiiiaouh » entendit-il derrière lui au même instant, comme un
fait exprès. Hors d’haleine, exténué, il se retourna d’un bond, prêt à attaquer
malgré les étoiles qui défilaient devant ses yeux. Le chat était invisible.
« Miiiiiiiaaaaouhhh ». Il fit demi-tour en un éclair. Toujours pas de
chat. Comment l’ennemi pouvait se déplacer si vite ?
« Miiiiiaaaouh ! » soudain il comprit ! Typo leva les yeux
au ciel et constata que le chat était assis sur le mur d’enceinte de son
jardin. Il était déchiré entre la volonté de le faire fuir mais également celle
de respecter les limites légales de sa juridiction. En effet, techniquement
parlant, il n’avait pas le droit d’empiéter sur le territoire des autres mais
il ne pouvait pas laisser filer ce chat avec la satisfaction de lui avoir
échapper surtout pour de simples
formalités juridiques. Malgré, le risque de finir en laisse, il appuya ses
pattes avant contre le mur et se mit à aboyer rageusement envers le chat qui ne
broncha pas d’un poil. « Miiiiaaaouhhh ! »
*