Ils n'y arriveraient pas, c'étaient une certitude désormais. Plus la peine de forcer, et pourtant, ils continuaient, encore sous l'effet de la possibilité de terminer le travail à temps. Bien plus que la fatigue, c'était ces flashes leur traversant l'esprit, qui leur faisaient le plus mal. Des bribes d'excuses toutes faites, d'excuses qu'ils savaient marchaient à coup sûr et dont ils refusaient qu'ils soulagent leur lourde culpabilité. Ils voulaient subir la douleur de l'échec dans son entiéreté. Ils voulaient pouvoir montrer leur douleur, le jour des résultats, et tout rouges, se montrer à nu en disant : "oui j'ai échoué, j'ai laissé tomber le monde entier". Le jour des résultats étant arrivé, ils arborèrent une mine fière, prêts à affronter le regard d'autrui. Seulement le jour J, autrui avait d'autres soucis, et leur échec n'était, en fait, pas vraiment grave. D'ailleurs, en y regardant de plus près, on avait été trop rigoureux, trop exigeant avec eux. S'ils voulaient, ils pouvaient prendre un peu de repos. C'était bien mérité.
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