La cérémonie était terminée. Le
dindon était sur la pelouse présidentielle et picorait le sol comme s’il était
dans sa ferme du Midwest. Il se souvenait à peine du voyage qui désormais
tenait plutôt d’un assortiment d’images vagues concernant une époque révolue. Il ne savait pas qu’il venait
d’être gracié et il ne savait pas non plus qu’il serait mangé dans les mois qui
suivaient. Un visage familier apparut. C’était celui du sac de graine sur pattes
qui lui donnait à manger tous les jours. Il se mit à glousser et s’approcha plein
d’entrain.
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