Qu’allait-il advenir de lui ? Lui qui aimait
tant les femmes et voulait le leur montrer chaque jour que Dieu faisait. Il considérait
que rendre grâce à ces divines créations était son devoir, sa mission en tant qu’homme
mais surtout en tant qu’artiste. Comment, donc, mener sa vie et ses projets artistiques
si désormais ses gestes et paroles les plus anodins étaient suspects, louches, équivoques,
douteux, empreints de sens que lui n’avait pas mis dedans ? Car voilà c’était bel
et bien son amour pure, total et absolu que l’on entachait des soupçons les plus
graves. Lui faudrait-il, désormais, faire une demande en préfecture, signer un contrat,
faire une déclaration sur l’honneur, demander une dérogation avant de pouvoir signifier
son amour aux femmes par une remarque polie et une geste bienveillant ?
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