récit fantastique
L’histoire que je m’apprête à vous raconter
peut être troublante pour certaines âmes à la sensibilité trop développée. En
effet, il arriva une bien étrange chose aux céréales de mon colocataire, un
soir d’hiver, qu’il était resté tard au travail. Une chose terrible que je vais
vous rapporter car j’étais là et qui faillit nous coûter notre colocation, car
c’était son petit déjeuner préféré.
Étant au chômage à cette époque, je restais
donc à la maison et avais pris l’habitude, installé dans mon salon, de me
rouler des gros joints d’herbe. Ce soir-là, la faim commençait à poindre lorsque,
tout à coup, j’ouvris les yeux et m’aperçus que je m’étais endormi pétard à la
bouche. Coutumier du fait, je ne m’alarmai point et décidai qu’il était temps
pour moi d’aller au lit.
Plus tard, dormant à points fermés, assommé
par la fumée voluptueuse, je me réveillai en sursaut. Quelqu’un était dans l’appartement.
Du bruit venait de la cuisine. J’en étais sûr. Cependant, je sentais que j’étais
encore stone et donc ne savais plus à quel sens me vouer. La raison ou
l’ouïe ? Je tendis l’oreille. Quelqu’un était dans la cuisine. Saisi
d’effroi je n’osai bouger. Le bruit s’intensifiait. C’était un mélange de
grognements et de borborygmes sauvages. Puis, plus rien. Soudain, pris d’une
irrésistible sensation de satiété, le sommeil m’imposa son empire à nouveau. Et
avant de me rendormir, je constatai avec horreur que mon ventre était
rempli, mes papilles m’indiquaient un goût sucré, mes yeux se fermaient et mon
corps tout entier irradiait une douce chaleur.
Les céréales s’étaient directement téléportées
du placard dans mon estomac !
*