La recette du Hamburger
Source : internet.
Il ne faut pas
se laisser décourager par le nombre de recettes de hamburgers qui sont disponibles, et
pourtant, comment ne pas avoir le tournis devant un choix si large ? Quand
bien même cela ne semble qu’une question d’assemblage de quelques éléments bien
définis, choisir la bonne combinaison demeure un casse-tête. Ainsi donc, quels
critères président à la sélection parfaite ?
Un critère
simple et efficace est celui de l’origine. Je veux dire, par exemple, retrouver
la recette originelle qui donna au hamburger son nom de hamburger. C'est un fait connu de tous que l’origine du nom de hamburger est celle de hambourgeois,
habitants d’une ville d’Allemagne dont une partie émigra aux États-Unis et emportèrent
avec eux la recette de leur casse-croûte favori. Quand bien même l’origine du
hamburger est allemande faudrait-il en déduire que le hamburger serait
allemand ? En effet, loin de suggérer les mornes friches industrielles de
quelque nation austère d’Europe, le hamburger à son évocation seule fait
apparaître, presque instantanément, un diner
à l’angle d’un quartier suburbain du Midwest ; ou bien, un stand sur une
avenue bondée de New-York ; ou bien encore un groupe de jeunes dans un
pick-up, garé dans un drive-in californien, avec sur les genoux des sacs en
papier remplis de sandwiches, de frites et de sodas. Ainsi parle-t-on vraiment
de la même chose ? Le terme « hamburger » ne recouvre-t-il pas
deux réalités différentes ? La quête de l’origine sémantique,
habituellement si utile, ne nous conduirait-elle pas dans un cul-de-sac ?
Le second
critère doit être synchronique pour éviter la confusion que nous nous venons de rencontrer. Prenons
alors le professionnalisme. C’est-à-dire de la personne derrière l’élaboration
de la recette. En général un chef, dont l’expérience garantit qu’il a fait les
recherches nécessaires en amont pour produire un vrai hamburger. Non pas un hamburger typique mais un hamburger
étant le fruit de l’expertise du chef, de la tradition dont il a hérité et de la touche propre à son expérience. En d’autres termes,
atypique au niveau du genre hamburger, qui nous l’avons vu ne veut rien dire
historiquement mais typique du savoir-faire d’un chef. Il ne restera donc au
foodie novice qu’à chercher dans l’œuvre d’un chef et de trouver une recette
qui corresponde à ses goûts et la reproduire. Cependant il ne s’agit plus
d’assemblage ici. Il va falloir prêter une grande attention aux ingrédients et
c’est là que les difficultés commencent : salade du jardin, vous n’avez
pas de jardin et d’ailleurs ce n’est pas la saison. Viande de chez le boucher à
hacher soi-même avec un ratio précis gras/muscle, vous n’avez pas de hachoir,
vous n’allez pas chez le boucher et vous voulez limiter le gras. Le pain… ah le
pain ! rien qu'avec ça vous êtes perdu. La liste des
choses qui vous manquent est presque aussi longue que la liste d’ingrédients
dont vous avez besoin. Non, le recours à la recette d’un chef se fera plus
tard… pour le moment vous avez faim. Vous vouliez seulement vous faire plaisir !
Une solution
serait d’aller en acheter des touts faits. Mais vous voulez quand même avoir la
satisfaction de les avoir faits vous-même. Et qui pourrait vous le
reprocher ? Chacun a le droit d’éprouver la satisfaction de créer quelque
chose quand bien même vous ne feriez que recopier maladroitement une recette
piochée au hasard. Ce qui nous amène au troisième critère de sélection d’une
bonne recette (et peut-être même le seul réalistement accessible à tous) :
la recherche internet. Par là, je veux dire trouver une recette qui a au moins
4 étoiles sur 5 sur un minimum de 5 ou 6 avis, il ne faudrait pas non plus
abandonner un certain standard de qualité. Là encore il y a quelques
accrocs : on demande des cœurs de bœufs, vous n’avez que des rondes (elles
sont toujours en promos et d’ailleurs les cœurs de bœufs ne sont pas des vraies
cœurs de bœuf…) il faut faire confire
des oignons, vous les avez fait légèrement griller ; on demande de la
moutarde américaine mais chez
vous ils ne vendent que celle de Dijon. Bref… ces petites différences au final
vous feront dire que ce sandwich vous l’avez fait vous-même, sans l’aide de personne,
et si ça se trouve c’est même meilleur que la recette de l’autre. Vous avez
improvisé avec votre instinct et sans le savoir vous avez amélioré la recette
de AmPatriot_1776, si ça
se trouve vous avez un talent inné…
Ce n’est pas si
difficile la cuisine au final. Sans trop d’efforts vous avez déjà fait preuve d’imagination.
Le seul vrai critère finalement, ne
serait-ce pas de faire avec ce qu’on a et de suivre son instinct ? Seul
les pédants cherchent à trouver des critères trop alambiqués, les vrais
cuisiniers ont ça en eux, ils se lancent à l’aventure et font confiance à leurs
tripes.
Dans l’ivresse
de l’après repas, l’ambition vous saisit et vos rêves n’ont plus de limites,
vous réinventerez tous les sandwiches du monde, il y a tellement de
possibilités ! naan, pan bagnat, döner kebab, gyro, falafels, sandwich
cubain, bánh mì, bratwurst, jibarito, guédille, bagel, ploughman’s lunch,
tramezzino, zapiekanka, kokoretsi, smörgåstårta, roti
john, porilainen, broodje kroket, kadi, philly cheesesteak, etc…
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