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In extremis


Il avait résolu d'en finir. Une nuit il sortit sur son balcon et enjamba le garde-fou. L'air était froid et humide, un courant d’air le fit frissonner. "Je vais attraper froid, il s'est dit, qu'importe puisque je veux en finir". Mais voilà, il avait toujours été frileux et la possibilité de s’enrhumer le rendit nerveux. La raison première n'était pas de rester cloué au lit, puisqu'il avait résolu de mourir, mais plutôt le souvenir de l'insistance obstinée de sa mère à lui dire de se couvrir. Et quelle n’était pas sa réaction lors des rares fois où il tombait effectivement malade. Sa consternation était telle qu’il avait cru jusqu’à un âge avancé qu’un rhume était une maladie sérieuse. Néanmoins il se souvint comment ayant de la fièvre et le nez qui coule et des frissons à lui faire claquer des dents, sa maman s’occupait toujours lui malgré son comportement autodestructeur. Elle l’emmitouflait sous des couches de couvertures, lui préparait du chocolat bien chaud et le laissait manger autant de gâteaux que son faible appétit lui permettait d'en engloutir. C’est alors, qu’à l’article de la mort il entrevoyait une guérison possible.



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