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Justin, ou les déboires de la perversion



Justin était allongé sur Clémentine. Leurs visages étaient éclairés faiblement par une guirlande électrique. Justin allait et venait, de la transpiration apparaissait sur son visage, et il redoubla d’efforts espérant pouvoir finir bientôt.
            Alors que, discrètement, il s’essuyait le front sur un coussin ; il se mit à penser au porno qu’il avait regardé le matin et les images de gros seins, lèvres épaisses, langues glissant sur des glands violacés, et il fut surpris de constater qu’il était au bord de l’orgasme. Une scène de sodomie, particulièrement stimulante, lui revint en mémoire. S’il avait eu peur de ne pas arriver à éjaculer maintenant il avait peur d’éjaculer trop tôt. Le beau visage de Clémentine était tourné vers lui. Si seulement il avait pu la sodomiser elle, se dit-il, elle, à quatre pattes, et lui, lui tenant la hanche d’une main et les cheveux de l’autre et…et… et il voulait trouver un mot pour la sensation de sodomie mais en réalité il n’en avait jamais fait l’expérience. De ce qu’il avait vu lors de ses innombrables branlettes l’avait laissé rêveur. À vrai dire, essayer la sodomie était l’un des objectifs de sa vie. Mais comment amener la chose sans qu’elle se fâche ? Car plusieurs il avait essayé d’en parler pour se voir refuer l’entrée aussi net. Il ralentit. « Qu’est-ce qu’il se passe ? » elle a demandé. « Rien » il répondit et reprit son mouvement. Il voulait la sodomiser, il pouvait le faire, c’était possible, d’autres personnes l’avaient fait, mais comment s’y prendre pour qu’elle accepte sans se braquer ? Des questions de ce genre lui venaient à l’esprit lors de l’excitation et il les oubliait sitôt le moment passé. Cette fois-ci, cependant, il n’en pouvait plus. Il lui fallait tenter quelque chose, quitte à ce qu’elle refuse, au moins ce serait clair et il pourrait passer à autre chose, croyait-il. Et tant pis s’il éveillait sa colère, son plaisir aussi avait le droit de citer.
Justin se mit à embrasser Clémentine dans le cou puis il glissa une main sous ses fesses et en empoigna une. Elle lassa échapper une expression de plaisir. Il fit glisser sa main plus en avant, il se savait dans la zone de l’entrefesse, où tous les chemins se confondent. Pas de réaction de sa part. Exalté, il avança sa main encore et distingua un trou. Le trou était humide mais étroit. Il était presque sûr que ce n’était pas sa chatte. C’était difficile de réfléchir et pourtant il fallait prendre une décision. Son excitation était à son comble lorsqu’il ne put plus se retenir. Il porta rapidement la main à sa bouche et, comme dans les films, humecta ses doigts. Il retrouva le trou rapidement et se mit à le caresser, une fois, deux fois, trois fois, puis n’en pouvant plus, il y enfonça le bout du doigt. Le trou se referma immédiatement, « qu’est-ce tu fais ? » demanda la voix de Clémentine. Justin revint rapidement à lui, il retira son doigt endolori par l’étreinte. Le visage de Clémentine et le sien étaient empourprés.
« Tu… tu veux pas essayer ? »
« On en a déjà parler. Non. Je veux pas. » Elle le poussa et tira la couverture sur elle. Justin s’assit à côté d’elle et essaya d’éteindre l’incendie avant qu’il ne se propage.
« Je suis désolé, je voulais juste essayer quelque chose qui sorte de l’ordinaire. »
« Je te suffis pas ? Je suis trop plan plan ? »
« Si bien sûr je suis comblé, plus que comblé mais ça ne nous empêche pas d’essayer d’autres choses. »
« Différents de quoi ? De la réalité des couples ? On dirait surtout que tu regardes trop de porno. »
« Pfff ! N’importe quoi. Et puis fais pas semblant que t’as pas des fantasmes, toi. J’ai des fantasmes et je les assume et je t’aime et c’est avec toi que j’ai envie de les réaliser. »
            Clémentine, pensive, baissa les yeux. Justin était fier de ce dernier argument. La réplique lui était venue sans réfléchir. Gagner aussi facilement était rare, presque aussi rare que la sodomie.
Puis Clémentine prit la parole.
« Moi aussi j’ai des fantasmes et des fantasmes plus inavouables que les tiens parce que je sais que malgré ton amour tu ne voudras pas les réaliser. D’ailleurs tu me parles d’amour et me met la pression pour céder à tes fantasmes alors que c’est par amour que je ne te parle pas des miens, par amour que je les cache, car être avec toi est ce qui m’importe le plus, bien plus que ma satisfaction sexuelle. »
Justin comprenait où elle voulait en venir : elle voulait un cuni. Il sus alors qu’avec un peu de diplomatie le chemin interdit pouvait devenir son itinéraire favori. Il décida de lui montrer combien il était à l’écoute et pouvait faire des efforts.
« Mais chérie, pourquoi me cache-tu tes désirs ? Je t’aime et je suis prêt à tout entendre. »
« Puisque tu me pousses à partager mes fantasmes, je vais te les dire. Si tu veux avoir une chance de m’enculer il va falloir d’abord que ce soit moi qui t’encule. Oui, tu m’as bien entendu. Pourquoi ? Pourquoi pas ! Et pas seulement ça d’ailleurs. Je veux te traiter comme ma chose et te mettre des fessées et te fouetter et te maltraiter un peu, te donner des ordres, comme par exemple me caresser, ou me mettre des fessées ou s’occuper de moi pendant des heures jusqu’à ce que ta langue soit toute courbaturée. Toi aussi tu devras me maltraiter mais seulement quand je l’exigerai. Quand tu m’enculeras je veux que ce soit moi qui t’en ai donné l’ordre. Tu pourras me défoncer comme jamais une de tes actrices ne s’est faite défoncer, mais l’ordre devra venir de mes lèvres, de ma voix brisée à force de te crier de me casser le cul, tu comprends ? Tu vas devoir abandonner toute idée d’initiative individuelle. Tu ne suivras plus tes désirs mais les miens. Ils devront se plier à la moindre de mes envies. Car comprends-tu, à l’inverse de toi, mes fantasmes n’émanent pas de milliers d’heures passées à me branler au hasard de vidéos rassemblées sous des noms de catégories peu originaux. Certes, je le fais moi aussi, car où donc pourrais-je trouver un endroit pour assouvir mes désirs ; quand bien même cela suffit à peine à réprimer leur ardeur qui jamais ne semble s’épuiser ; mais la puissance de ces désirs, au contraire des tiens, n’originnent pas de leur frustration mais plutôt de leur pureté. Eusses-tu été né à une autre époque que tes fantasmes en auraient été tout différent. En ce qui me concerne, je ne suis qu’un véhicule pour l’idée même de perversion qui traverse le temps et demeure inchangée. Je suis habitée par elle et ne peux, plus longtemps, la contenir. Ainsi mes désirs ne demandent pas à être assouvis, ils l’exigent. D’aussi loin que je puisse me souvenir, j’ai eu ces désirs, fantasmes, visions, élans, que, depuis au moins aussi longtemps, j’ai dû réprimer. Mais aujourd’hui c’est terminé. Ou plus tôt, ce n’est que le début. Ta piètre tentative de me sodomiser m’a fait prendre conscience que je vivais dans le mensonge et que la vie ne vaut d’être vécue que dans la vérité, ainsi je te propose de me rejoindre dans la vérité pour qu’ensemble enfin nous jouissions ou de retourner seul à tes vidéos. Alors que réponds-tu à ça ? »
Justin bredouillait, son sexe était raide et droit et palpitait fort. Clémentine rejeta la couverture et s’avança vers lui. L’horreur se lisait dans ses yeux mais il ne fuyait pas.
« Alors ? » répéta-t-elle.
« Je… je sais p… »
« Comment ça tu sais pas ? Pourtant tu bandes mon salaud, » dit-elle et elle lui donna une claque sur le gland. Sa bite se pencha et se redressa plus violette que jamais, prête à exploser. Elle la saisit et se mit à le branler.
« Qu’est-ce qu---ah ! » il ne pouvait plus parler.
Clémentine le masturbant toujours, le fit se coucher sur le dos et lui fit écarter les jambes. Son anus apparut, rose et emmêlé de poils comme un chemin de campagne balisé prêt à être défriché et transformé en portion de nationale. Elle porta ses doigts à la bouche, les mouilla puis lui caressa le trou plus expertement que lui le sien.
« Non, non, » dit-il mais il avait déjà les yeux fermés, la tête basculée en arrière.



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