Peut-être
y avait-il un espoir qu’ils en tirent quelque chose. Ce que son cours disait
leur passait au-dessus de la tête mais aussi, peut-être leur regard était-il
changé subrepticement, leurs pensées décalées d’un chouia, toujours dans la
même position et pourtant dans une perspective différente. Il s’échinait cours
après cours à leur révéler tout son savoir durement acquis au cours de sa
formation universitaire, mais ils persistaient dans la désobéissance, les blagues potaches et les comportements purériles. Il avait appris auprès de ses maîtres divers secrets
sur la matière mystétieuse qui constituait le passé. Sa tâche désormais était de
les répandre auprès des jeunes âmes fragiles qui constituaient les rangs de la
génération à venir. Et malgré l’étendue écrasante leur savoir encyclopédique,
il y a une chose que ses maîtres ne lui avaient jamais dite : le besoin
des jeunes de connaître l’histoire est certes grand, mais encore plus grand est
leur certitude qu’il n’en ont pas besoin.
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