Mon grand-père était un homme très
chaleureux qui aimait partager les histoires de sa jeunesse. Je savais qu’il guettait mes réactions et lorsqu’elles
tordaient mon visage lui-même se tordait de rire. Combien de fois m’a-t-il raconté comment, quand il
était à la fac, il n’y avait jamais de place dans sa résidence universitaire. Il
devait donc aller garer sa voiture à un quart de là. Les déplacements, à l’époque,
s’effectuaient soit à pied, soit dans ces véhicules qui fonctionnaient à l’hydrocarbure
raffiné. Certes, ce n’était pas efficace mais c’était tout ce qu’ils avaient.
Et c’était cher en plus. Figurez-vous qu’à cette époque, les gens travaillaient
pendant leurs études. D’ailleurs ils étudiaient pour travailler ! Mon grand-père prenait un malin plaisir à me
raconter comment il devait partager des toilettes avec ses voisins d’étage. Je
répondais avec une grimace de dégoût mais lui ne comprenait pas que ce n’était
pas le partage qui me gênait, mais plutôt le principe de fonctionnement des
toilettes. En effet, les gens faisaient leurs besoins dans des cuvettes en faïence
remplies d’eau… potable !
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