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Perdu dans la houle des inconnus


« De toute façon, ça ne servait à rien de demander son chemin. Quand on était perdu, il fallait seulement compter sur soi et Google map, seulement quand on n’a pas internet... Puis c’était mathématique, j’avais fait le calcul ! Dans le meilleur des cas, on avait 25% de chances d’avoir la bonne réponse. Ça faisait quand même 75% de chances de ne pas l’avoir. Soit, les gens savaient et là bingo on n’était pas perdu. Soit, ils ne savaient, et leur mine effarée ne nous avançait à rien. Soit, ils savaient et ces cons l’expliquaient mal. Soit, le summum de la connerie, ils ne savaient pas, mais se sentant dérobés du sentiment égocentrique d’avoir porté secours à quelqu’un, ils donnaient quand même une direction et continuaient leur vie, fiers d’avoir aidé, et n’ayant rien à foutre de l’endroit où ils m’avaient envoyé. Non vraiment, ça servait à rien de demander son chemin. Les gens étaient des putains de sous merdes ! »
Telles étaient mes pensées lorsque j’arrêtai un énième passant et lui demandai la direction de mon airbnb.



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