C’est la mi-octobre. Le soleil n’est
pas de saison, d’ailleurs les feuilles vertes s’accrochent encore aux arbres et
avec le ciel bleu improvisent une scène de printemps.
Dans le vaste salon qui surplombe
la baie, un résident qui ne sort jamais s’est mis à jouer de l’instrument qui
sert ordinairement de décoration. Moi-même je ne descends jamais. Je travaille
tous les jours dans ma chambre. Mais voilà que j’ai entendu la musique. Alors
je suis descendu avec mon ordinateur et le garde sur mes genoux sans
travailler.
Je prends note de cette scène impromptue,
remarquant que si un paradis existe, il doit consister en la répétition
éternelle d’une telle chose sans jamais devenir ordinaire.
*