Typo le chien aimait se balader
dans le quartier la journée. Contrairement à la plupart des chiens, ses maîtres
laissaient le portail ouvert et lui permettaient de sortir quand
bon lui semblait. Il allait voir les autres chiens du quartier et se pavanait devant
leur clôture. Les mâles aboyaient la truffe écrasée contre le grillage et les
femelles couinaient en lui faisant les yeux doux. Typo le chien passait devant eux, ignorant et les uns et les autres, libre comme l'air. Il était la célébrité
du quartier auprès des animaux domestiques, celui qui vivait la truffe haute parmi les esclaves, devant jouer le rôle du bon toutou. Il aimait cela même s’il savait que
sa célébrité tenait au seul fait qu’il jouissait d’un droit qui était interdit
aux autres. En outre, il avait beau pouvoir se déplacer où bon lui semblait, il
ne pouvait pas faire ce qu’il voulait. Il devait faire attention à l'endroit où il faisait ses besoins,
il devait se laisser caresser par n’importe qui et devait accepter de jouer avec les enfants
niais de ses voisins encore plus niais. Mais Typo le chien était prêt à tout pour faire en sorte que les autres le croient libre.
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