Variations sur le thème des autoroutes
La ville était une arène
qui permettait aux conducteurs, comme tout environnement hostile, d’aiguiser
leurs compétences, d’affermir leurs réflexes, d’acquérir une précieuse
expérience et de se confronter à leurs pairs : en un mot de se fortifier
par la confrontation à mort des uns contre les autres. La seule
consolation était, selon la légende, qu’une fois le dernier gaz d’échappement
expiré du pot, les automobilistes vaincus étaient destinés à rouler sur une route sans bouchon,
sans klaxon, toujours droite, à travers un paysage de campagne et longeant
un cours d’eau, sur l’autoroute du paradis.
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